mardi 5 juillet 2011

Variance ? vous avez dit variance ?!

Paramètre indispensable d’un poker gagnant sur le long terme,  sujet qui n’est pas assez développé aux amateurs ou novices de ce jeu. Il est indispensable d’en connaitre ses joies et ses peines, tout comme la bonne stratégie a adopté. D’où ce billet en parallèle d’extrait d’articles et d’avis de plusieurs personnes actives du milieu sur ce sujet.

La principale erreur des débutants au poker est la négligence de leur bankroll pour un poker gagnant sur le long terme. Cash in pour tenter de chatter un tournoi à gros prizepool n’est pas donné à tout le monde, même à personne imo. (hors luckbox). Une bonne gestion de bankroll sert à adopter une discipline de fer car le poker repose avant tout sur le hasard avant le pré-flop, d’où l’importance et le rôle de cette satanée variance !

Ok, en tant que whineur populaire de la toile, je sais comme vous qu’avant de jouer au poker, il faut avant tout accepter et tolérer le résultat quel qu’il soit. Dur dur me diriez-vous lors d’une grosse période noir de se faire sortir après 4h de jeu d’un tournoi sans erreurs (parfait) par le vilain de la table sur flush ou quinte de l’espace backdoor. 

Mais qu’est ce que la variance au poker ?  

D’un point de vue statistique, la variance est une mesure servant à caractériser la dispersion d'un échantillon par rapport à la moyenne. La variance au poker n’est autre que les oscillations que vous rencontrerez en jouant au poker; elle peut prendre la forme d’une malchance récurrente, tout comme prendre la forme d’une chance extraordinaire ! Cependant, n’oublions pas que ces deux forces tendent à s’égaliser sur le long terme, favorisant la compétence des joueurs gagnants. Toutefois, tous les joueurs de poker doivent s’armer pour pouvoir passer ces périodes dites « noires » caractérisées par une malchance déconcertante.

C’est un peu ce qu’il m’arrive en ce moment, après une moitié de l’année plutôt noir en 2010, me voilà confronter à une nouvelle (semblable) variance dans mon poker depuis Janvier. Des suck out en veux-tu en voilà, l’attirance de nombreux fish à ma table et leurs poubelles, des 70/30 ou 80/20 importants très (trop) souvent perdus, l’enchainement de RiverStars. Bref que tu bonheur !  
D’où l’aspect psychologique qui rentre en compte pour survivre à « ce fléau » plus ou moins bien géré par certains, ( No Tilt, No broke). L'expérience acquise et une saine philosophie de jeu aide surement mieux à surmonter cela en développant au fur et à mesure un mental de champion. (cf Kill Elky ^^)

« Alors t’as fait quoi, t’as encore perdu Julien ? » Phrase dont j’entends assez souvent de la part de mes amis ou proches, qui forcement me donne encore plus de baume au cœur… sick. Rien ne sert de répondre à ce discourt plutôt encouragement car ça alimente la rage et l’envie de ne plus réentendre et/ou à prouver tellement de choses à ses personnes sous une bonne variance ^^

Le poker reste un sport physique est mentale, ne n’oublions pas.

Et comment défier la variance au poker ? 

Si vous jouez au poker, vous devez accepter que ce jeu inclut la chance sur le court terme mais que jouer un "poker gagnant" vous fera gagner de l’argent sur le long terme. Afin de vous armer contre la variance, il est primordial de gérer au mieux votre bankroll. La principale erreur du joueur débutant est de démarrer une bankroll à 50 $ et de commencer des tournois à 10 $. Disposant que de 5 buy-in, vous avez intérêt que les oscillations inhérentes à la chance plaident sérieusement en votre faveur.

Cependant, dans la majeure partie des cas, le joueur se retrouve régulièrement sur la paille... Perdre 5 tournois consécutifs sur des bad beats.. ça arrive, la plupart des bons joueurs connaissent régulièrement des séries de 20 à 25 tournois perdus. Le seul moyen de s’armer contre cette variance est d’avoir une bankroll profonde, ce qui ne signifie pas que vous devez déposer sur votre compte 1000 $, mais plutôt que si vous disposez de 50 $, vous devez investir dans le tournoi une partie plus réduite de votre bankroll.


Investir ! voilà la clé du problème. Avec un niveau de jeu plutôt moyen qui progresse de jour en jour, surtout en Pot Limit Omaha depuis 1an. Il m’est impossible de gérer convenablement celle-ci, tout gains sont cash-out mtt sont automatiquement sur mon compte de demandeur d’emploi (avis aux intéressés…). De ce fait, je ne peux plus continuer ma bonne prestation de fin d’année 2010 en live et continue donc par ci par là à essayer de chatter un tournoi online afin de consolider une meilleure bankroll. Faut-il encore être dans un bon cycle ?! lol 

Combien faut-il investir de sa bankroll ? 
 
Choisissez votre limite en gardant un nombre de buy-in suffisant pour résister à la variance.

Types de parties
Nombre de buy-in nécessaire
Les Tournois
Sit & Go : 10 – 9 Joueurs
55 Buy-in
Multi-tables : Plus de 180 joueurs
150 Buy-in
Multi-tables : Moins de 180 joueurs
95 Buy-in
Cash Game
NL 10
25 à 35 Caves
NL 25
25 à 35 Caves

Attention, si vous jouez un "poker perdant", ces recommandations en matière de bankroll ne vous seront d’aucun secours. "Jouer gagnant" au poker se résume à jouer des coups sur lesquels nous sommes favoris en prenant en compte la probabilité de toucher une main... et le gain qui en découle :)
 


Article extrait de http://www.casinosguide.net


Pour conclure, j’ai demandé à différentes personnes du milieu poker ( croupier, community manager, blogueur, joueur/joueuse ) leurs avis et visions sur cette « bête » qui nous hante tant: 

Antonia Alomar - Joueuse Française
"La variance c’est-ce qui fait la rage des joueurs de poker. C’est la part de chance, l’aléa par définition incontrôlable inhérent au poker, qui le différencie des jeux purement stratégiques comme les échecs.
Quand j’aborde ce sujet, je ne peux pas m’empêcher de penser à ce coup de Matt Affleck contre Jonathan Duhamel, lors du main event des wsop 2010. Ce jeune garçon, qui perd le coup le plus important de sa vie, juste avant d’atteindre la table finale, et qui malgré ses airs de gros dur, est en larmes et s’en va parler tout seul dans les couloirs du Rio…une scène d’horreur pour un joueur de poker. Duhamel gagne le coup, en ayant seulement 20% de chance de réussite au turn, et comprend alors qu’il s’agit de son tournoi, qui le propulsera champion de monde. 

Même si la variance fait souvent tilter les joueurs de poker, c’est aussi ce qui les attire. On est bien content de gagner un showdown lorsqu’on n était pas favori pré flop.
Admettons que je joue à pile ou face avec un ami sur 100 tirages, il est mathématiquement possible (même si les chances sont infimes) que je perde ou gagne 100% des tirages, puisqu’ils sont indépendants. C’est tout simplement la chance.
Un joueur occasionnel peut parfaitement battre un joueur pro sur une partie. Sur le long terme, l’edge (l’avantage) que l’on a sur ses adversaires finit par limiter cette part de chance. Il est donc important de jouer du volume, ce qui est pratiquement impossible en live, puisque les tournois durent souvent plusieurs jours, mais faisable sur le net.
D'autres facteurs aussi ont une incidence sur la variance, comme la variante jouéé, le style de jeu ou la profondeur des tapis.

Maxime Durville aka KingKongHEP - Joueur Français
C'est à mon sens un élément fondamental, elle est parfois cruelle mais il faut savoir l'accepter. Elle fait partie du quotidien du joueur de poker.
C'est pourquoi, pour lutter ne serait-ce qu'essayer de lutter, il faut respecter un bankroll management. En cas de downswing, le fait de jouer libéré ( ne pas sentir la brokitude arrivée ), du fait d'avoir une bankroll et un nombre de buy-in important d'avance, permet en soi de lutter déjà contre variance. Nul n'est prophète au poker ( à part Jamie Gold, lol ) , on a tous subi des séries de good et de mauvais rush.... Même si l'on retient souvent que les mauvais...

En tournoi, j'ai une approche assez personnelle ( ou pas ) de la variance. N'étant pas scary money, même sur les buy-in un peu plus important ( 500 et + ) que sur ceux que je peux jouer sur le net ( 20/30/50/100 ), j'essaie au max de lutter contre la variance, c'est à dire à ne pas m'en remettre à dame variance pour continuer à avancer dans le tournoi, c'est pourquoi j'évite au max les coins flips contre des stacks + importants ( je vais plutôt commencer à les jouer vers la fin ( 30/40 left ) pour aller chercher la win ). Toutefois contre des stacks inférieurs, prendre un flip ne me dérange pas... De même jouer hors poz contre des stacks + gros , j'évite ( dans la mesure du possible obv )... C'est un concept stratégique assez conventionnel mais il marche ! Faut mieux s'acharner contre les petits stacks, les jouers scary, les weaks etc... pour monter du jeton...

Toutefois, j'entends beaucoup dire, " fucking variance"... comme s'il s'en remettait à la variance pour réussir, ou se cacher derrière ça face à l'échec... Faut pas tout mettre sur le dos de la variance, la remise en question est très importante voir primordiale. L'important pour moi est de savoir si le moove était ev+ ou pas... Est-ce gagnant sur le long terme ???

Pour te donne un anecdote, lors du dernier BPT Dinard ( 1500€ )... Je fais un début de day1 tonitruand, en trouvant des spots parfaits pour monter du jeton... A partir de la mi-journée, je me mets à attaquer les petits tapis... Résultat : 2 flips de perdus et 1 énorme tirage qui rentre pas... du coup je finis avec 20bb 24e/37 lef... Day2 : Run comme Jesus au début... j'ai pris des risques pour envisager d'aller loin, la variance était de mon côté.... et enfin le seul coup que je perds de la journée et ou je suis pour la 1ere fois couverts, je loose un 70/30 à la bulle des packages WSOPE... Pas question de whine, ce coup du sort me rend encore plus fort mentalement. D'un côté je win 2 20/80, de l'autre je loose un 70/30... le compte est bon !!

 
Muriel Gomez Aragon aka Mugo - Joueuse Belge
 Voici une réflexion que je m'étais faite: "Mon jeu a évolué parfois en bien parfois en "mal"... Le tout est d'analyser ce qui s'est passé et de voir si ce sont les cartes qui ont fait pencher la balance et si le ou les move étaient bon !!! Voilà tout ce qui m'intéresse maintenant. Fini de me plaindre d'un call super light ou de la chance ou ??? si j'ai "bien joué" ça me suffit !

Si j'ai fait une erreur, j'essaie de ne pas l'oublier pour essayer d'éviter de la commettre à nouveau. Il m'a fallu également du temps pour comprendre ça mais sans ça on devient fou voir déprimé quand on traverse une "mauvaise passe". Alors je n'ai qu'une chose à ajouter, il ne faut pas toujours se remettre en question. Il faut surtout analyser la situation et déterminer d'où vient cette défaite ou cette victoire (mon jeu, la variance ou ???). Le poker est très difficile psychologiquement mais tellement euphorisant à d'autres.
 

Philippe Ktorza - Team Pro PMU Poker (site internet)
"La variance, c’est la chose la plus difficile à supporter, c’est le tsunami du poker, on rentre dans une période ou tous ce que l’on fait aboutit aux mêmes résultats : on est OUT !  La variance elle vous fait mal au moral , on remet son jeu en doute , on essaie de nouveaux moves pour la contrer , mais tous ça sert à rien quand ça rentre pas , ça rentre pas , Et là il faut être patient , et surtout fort , pour traverser ce désert ....faire un break pour éloigner les mauvaises ondes et repartir de plus belle.... ça fait partie de la vie d’un joueur de poker et à nous de savoir gérer ce genre de chose , pour ne pas s’effondrer moralement et surtout financièrement."

Caroline Bozzolo - Joueuse / Croupière
"Pour moi la variance est un paramètre essentiel à prendre en compte lorsque l’on joue au poker, elle nécessite d’avoir une gestion de bankroll plus que rigoureuse, je dirais même « militaire ».  Malgré tout, je pense aussi qu’une vie n’est pas assez longue pour raisonner sur le long terme, à savoir qu’il n’est pas impossible de « badrunner » comme de « goodrunner » toute sa vie, cela peut donc être décourageant et ne pas exclure la possibilité que l’on peut à tout moment tout perdre un jour même en ayant une discipline exemplaire. Il y a alors d’autres paramètres qu’il faut prendre en complément, le travail, la connaissance du jeu et des qualités d’adaptation dans toutes les circonstances, les connaissances techniques et la capacité à rebondir quoiqu’il arrive. S’attendre à tout, à tout moment." 

Fabian Mezanger aka Mr4b - Community Manager/bloggeur
"Le poker est un jeu passionnant, dans lequel tout est maitrisable, mis à part une chose: la variance.

La variance est ce petit coup de pouce qui vient vous sauver d'une mauvaise situation, lorsque sur des critères plus que douteux, vous vous embourbez avec 10 3 dans un 5bet light à tapis bien sûr, et que lorsque vous êtes snap call par les flèches, une quinte de l'espace ou un brelan inespéré vient vous rappeler que le poker est un jeu de chattard.


Mais la variance, ça marche aussi dans l'autre sens. Alors que vous vous apprêtez à prendre votre vol depuis une île au fin fond de la méditerranée afin de rallier des terres quittées, probablement là aussi à cause de la variance, tout semble contre vous: trafic sur la route, des portes d'embarquement qui ferment à l'heure (unreal) et enfin après de longues négociations, vous arrivez finalement devant la porte, pour vous rendre compte que l'avion est déjà parti. Ce qui était une situation où vous étiez à 90% favori, c'est transformé en un énorme bad beat. Certains appellent cela un acte de dieu, la malédiction, ou encore la fatalité. Nous, joueurs de poker, nous appelons ça, la variance. (nous tenons à rassurer les lecteurs du Corback, personne n'a loupé son avion suite à l'écriture de ce paragraphe. J'ai chatté :p )"


Une chose est sur les amis, si nous continuons à bien jouer, nous allons shiper un jour un beau tournoi ! (je nous le souhaite en tout cas ^^)


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3 commentaires:

  1. Article très intéressant.

    Tout a été dis, pour contrer cette variance, il faut un jeu EV+ et un bankroll nanagement très stricte ( et ne pas jouer sur FTP.... lol)

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  2. yo pas pu t'envoyer un truc aussi intéressant en temps et en heure. Nice billet !

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  3. Exactement

    et c'est bien ca la difference entre ceux qui se font plumer et ceux qui visent le long terme et gerent tres bien leur bankroll

    le but est de rester gagnant sur le long terme meme en encaissant des pertes

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